Harcellement scolaire

 

Num 9

Harcèlement scolaire

On parle de plus en plus de harcèlement à l’école, de racket, surtout depuis la diffusion du téléfilm « le jour où j’ai brûlé mon cœur ».
Cette fiction est inspirée de l’histoire vraie de Jonathan Destin, ce jeune garçon harcelé durant des années qui a décidé de s’immoler par le feu pour en finir.
Le harcèlement scolaire : environ, « un enfant sur dix » en est victime : « 12 % en primaire, 10 % au collège et 4 % au lycée ». Sans compter le cyberharcèlement.
Le gouvernement a mis en place un plan pour lutter contre le harcèlement à l’école avec une journée nationale, une campagne de sensibilisation et un numéro vert, le 3020, mais c’est bien loin d’être suffisant.

Il faut savoir que la majorité des victimes, comme pour un viol, ne parle pas. Ils ont honte et culpabilisent en se sentant responsables de ce qui leur arrive. De plus, il y a la peur des représailles, bien entendu.

J’ai connu ce genre de harcèlement alors que j’étais en maison de correction dans les années 60/70.
Pas en tant que victime, je n’avais pas un caractère et une personnalité allant dans ce sens. Mais en ce qui concernait les petits nouveaux arrivants au centre.
Avec quelques copains, nous avions formé un système pour lutter contre cela, à notre niveau bien entendu. Nous parrainions les petits nouveaux et futures victimes, les plus faibles. Nous ne pouvions pas tous les protéger, les parrainer, mais quelques-uns quand même.
Je dois dire que ça fonctionnait plutôt bien.

Je m’étonne dès lors que le système scolaire n’a jamais pensé à instituer un dispositif où les enfants les plus grands parraineraient les plus petits, le plus faible.
On va me dire, comment savoir quels enfants sont plus faibles, plus fragiles ?
Il suffirait de généraliser. Offrir un parrain (marraine) à chaque enfant (adolescent-e) de sorte à former des binômes de façons équitables et tout au long de l’année scolaire. Aucun enfant ne se retrouvant sans parrain ou sans marraine.
Le tout sous la surveillance d’un comité de parrainage formé par quelques élèves responsables, et se réunissant régulièrement (1 X par semaine/par mois) pour faire le point, en présence du directeur de l’école, voire d’éducateurs attachés à l’école.
Un Comité qui aurait un bureau au sein de l’école disponible pendant tous les horaires d’ouverture de l’école et qui serait également joignable de différentes manières (GSM, mail…).

Ce système fonctionne dans beaucoup d’Universités américaines, anglaises, pourquoi pas chez nous ?

Alors je me dis que si quelques directeurs (directrices) d’école, quelques personnes ayant autorité, que sai-je, pouvait envisager un instant un système de ce style, peut-être serait-il temps de tenter de le mettre en pratique non ? Parce qu’en attendant, des milliers de gosses sont encore harcelés chaque jour dans nos écoles !
Ce n’est pas une solution miracle, mais ça peut faire avancer pas mal de choses non ?

Des Jonathan Destin il y en a une quantité indécente. Ils ne sont pas tous immolés certes, certains se sont purement et simplement suicidés, comme la jeune Émilie Monk, en décembre 2015, à l’âge de 17 ans. Il y en a d’autres, Marion Fraisse, le 13 février 2013, 13 ans. Pour ne citer que ceux-là.

Alors ? On agit où on fait l’autruche et on attend que d’autres gosses se donnent la mort ?

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