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La timidité.

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La timidité vient généralement d’un ou de plusieurs complexes. Elle débouche souvent sur la solitude.
Le timide se réfugie dans la passivité par peur de déplaire ou de ne pas se montrer à la hauteur (ce qui tend à revenir au même).
Elle le condamne presque à coup sûr à l’incapacité de nouer d’authentiques amitiés.
Dans la majorité des cas, le timide est un être de valeur qui se méjuge, se mésestime et se croit inférieur aux autres. Le timide, bien souvent, nourrit l’impression qu’il ne rentre pas dans le moule, qu’il lui manque quelque chose par rapport aux autres : il se sent décalé, différent, se voit bizarre et inadapté.

La gorge est serrée, les mains sont moites, le sang bat dans les tempes, l’équilibre est limite, les mots se marchent les uns sur les autres, les bras, les mains, les cheveux deviennent encombrants, le ventre se noue… Qui n’a pas ressenti ces symptômes dérangeants lors d’une interpellation par un professeur devant toute la classe, pendant un entretien d’embauche ou bien encore à l’occasion d’une déclaration d’amour ?
Le timide est coincé par son imaginaire. Que va-t-on penser de moi, comment va-t-on me juger, de quoi ai-je l’air ? D’interrogation en interrogation, le timide s’enfuit dans ses pensées, temporise, retarde le moment d’agir pour préparer l’action au mieux, mais d’autres questions apparaissent, toujours plus loin de la réalité, et finalement c’est tout l’inconscient qui vient perturber la moindre action mettant en œuvre la communication avec les autres.

La faute à qui ?

La timidité trouve généralement ses racines dans l’enfance : des parents surprotecteurs, une éducation trop stricte ou trop autoritaire, un divorce des parents vécu avec un sentiment d’abandon, un environnement familial écrasant, etc.
S’entendre dire : tu es trop nul, tu n’arriveras jamais à rien, que tu es maladroit, de quoi as-tu l’air, etc.
Des remarques désobligeantes aggravant le manque de confiance et ne pouvant qu’accentuer les complexes et en faire naître d’autres.

Elle amène aussi un sentiment d’humiliation.
Cette paralysie n’en est pas pour autant un phénomène honteux, mais une forme d’anxiété qui ne se déclenche qu’en présence d’autrui. Ce que les timides redoutent, c’est la publicité : ils craignent de se retrouver en point de mire et ils souffrent d’une perception excessive de leur vulnérabilité. Craignant par-dessus tout le jugement de l’autre, ils sont trop préoccupés par l’image qu’ils renvoient d’eux-mêmes pour s’engager spontanément dans une conversation. Le pire, c’est que leur réserve passe souvent pour de la vanité, voire du mépris.

La timidité bloque nombre de femmes et d’hommes de par le monde, leur interdisant de s’épanouir complètement, de par le manque crucial de confiance en soi.
Chaque situation qui le met en « dé-valeur » lui porte un coup sévère à l’ego : son désir d’intégration et de performance sociales (qui passe selon lui par une « perfection sociale » : « je dois être cool et ne pas me montrer ridicule sinon on se foutra de moi, ce qui voudra dire que je suis un inadapté, que je ne vaux rien… »).

Le timide manque singulièrement de l’indulgence dont font preuve les « non -timides » envers eux-mêmes. Il attache trop d’importance à la façon dont il est perçu (alors que jamais personne n’a une idée parfaitement objective et réaliste de la façon dont il est perçu). En fait, ce désir de perfection, cette intolérance envers soi-même. Ce désir d’être vu et de se montrer parfait confine au narcissisme. On pourrait ainsi avancer que la timidité résulte d’un narcissisme combiné à une faible confiance en soi.

Complexes physiques.

Notre corps est un peu notre « vitrine » : il nous protège, et en même temps il nous expose aux regards de notre entourage. Le problème est que l’idée que nous nous faisons de lui est rarement en accord avec ce que les autres pensent de nous. Si futile que cela puisse parfois paraître, des gens, absolument pas monstrueux, ont un rapport à leur image qui les parasite au point même de les empêcher de vivre une vie épanouie.
L’anxieux (se) enfermé (e) dans son angoisse et son échec à cause de son défaut physique préférera le cacher, évitera de se déshabiller à force de focaliser sur le reflet de l’enveloppe corporelle. Combien stressent à mort à l’idée de devoir montrer leur corps, de se mettre en maillot de bain par peur d’être jugé (es) préférant jusqu’à refuser un bon moment de détente ou de plaisir, pour éviter d’être confrontés à leurs propres angoisses !
Dites-vous bien que tous et toutes ont un complexe physique que nous dissimulons plus ou moins, y compris celles et ceux qui peuvent stupidement se moquer de vous.
De grands hommes et de grandes femmes de l’histoire du monde étaient dotés de complexes. Moïse était bègue, Napoléon était petit, Gainsbourg avait les oreilles décollées. Etc.

L’adolescence

L’adolescence est la période où l’on entretient les rapports les plus difficiles avec son corps dans la mesure où l’adolescent quitte sa coquille d’enfant et n’est pas encore à même d’endosser une carapace d’adulte. C’est cette situation, dans laquelle l’adolescent est mis à nu face à ses émotions et aux regards des autres, que la célèbre psychanalyste Françoise Dolto a appelée « le complexe du homard ». « On guette dans le miroir le surgissement de soi-même confronté à une image idéale », écrit-elle. Ses nouvelles réalités anatomiques alliées aux sensations de la puberté peuvent le perturber et l’amener à rejeter en bloc ou focaliser sur certaines parties de son corps. Mis en danger dans son univers affectif, ses désirs, sa sexualité, il a besoin, pour exister, d’être reconnu par d’autres. Alors, l’adolescent se construit sur un modèle fondé sur les critères de la bande, de la mode, des valeurs du groupe… Mais cette tyrannie du' look' et de l’apparence physique est toujours douloureuse, car parvenir à se rapprocher de son idéal est fortement dépersonnalisant, tandis que ne pas y parvenir est une souffrance sans cesse renouvelée.

Que faire ?

Les obstacles au bonheur se trouvent essentiellement dans notre tête : ce sont des pièges cognitifs qui nous empêchent d’être heureux. Et qui guette tout un chacun !
Mais le timide a aussi sa propre responsabilité, car lui seul peut se sortir du cercle vicieux. Lui seul peut faire le pas d’aller vers les autres, d’agir contre sa timidité.
Refuser les situations qui suscitent la timidité, ce n’est pas lutter contre elle, c’est tout simplement jouer son jeu. Le timide doit donc se révéler à lui-même et aux autres pour renverser la vapeur. Agir plutôt que réfléchir sans cesse aux actions. Accumuler les expériences, pas à pas, pour retrouver la confiance en soi et dans le jugement des autres. On trouvera de l’aide auprès d’un confident ou d’un psychologue.

Certaines personnes ont réussi à s’en sortir toutes seules, en s’inscrivant dans un club de théâtre, de sport ou de danse. Une chose est sûre : il faut, à un moment, faire le premier pas. On ne se débarrasse pas de sa timidité du jour au lendemain, mais il faut avoir le courage d’essayer alors voici quelques petits trucs pour essayer de vaincre ce sentiment qui vous oppresse chaque jour et dans chaque situation :

1. Avant un événement qui vous fait peur, faites une séance de relaxation. Détendez-vous complètement…

2. Mentalement, visualisez cet événement de manière positive (oubliez les scénarios catastrophes, car cela fait naître des idées noires inutiles et assombrit votre humeur pour rien). En un mot : combattez toutes vos pensées négatives !

3. Lors de l’énervement, respirez calmement, lentement. Si vous sentez une poussée de fièvre, asseyez-vous et faites une dizaine d’inspirations et d’expirations (longues) à la suite. Cela vous éclaircira les idées et calmera votre corps.

4. Exposez-vous aux événements qui vous font peur ! Ne cherchez plus à les éviter et à vous cacher dans un trou de souris en attendant que ça passe. Vous verrez, plus vous affronterez ces situations, moins vous aurez peur et finalement, vous aurez vaincu toute timidité.

5. Apprenez doucement, mais sûrement à vous aimer.

6. Laissez tranquilles vos défauts, concentrez-vous sur vos points forts ! Demandez à quelques proches comment ils vous trouvent, et constatez ! Ce que vous considérez comme vos défauts eux ne les voient pas ! Ils vont en revanche vous révéler des atouts que vous ne pensiez pas avoir.
Et entendre « tu as un beau sourire » alors que vous pensez « j’ai des valises sous les yeux », non seulement vous fera plaisir, mais vous aidera à définir votre priorité : sublimer votre bouche ! Toujours plus positif que de vous échiner à planquer des cernes imaginaires…

7. Et surtout, n’oubliez jamais que, peu importe qui est en face de vous, ce n’est QU’UN être humain, et qu’il n’est ni supérieur à vous ni inférieur à vous, qu’il est votre égal et qu’il vous traitera en tant que tel.

8. Nous avons souvent tendance à nous juger avec sévérité. Soyez indulgent avec vous-même.
Par le jugement, nous nous heurtons aux modèles de perfection dans tous les domaines répandus par les médias. Fais une moyenne réaliste des dons, des capacités et des succès de vos proches. In fine, vous vous rendrez compte que vous n’êtes pas si mal loti.

9. L’autoaffirmation positive (inspiré de la méthode Couet) : par exemple, se répéter tous les jours 30 fois « je vais de mieux en mieux, je prends de plus en plus confiance en moi ». Cela peut paraître simpliste comme méthode, mais elle donne de bons résultats.

10. — La visualisation créatrice : fermer les yeux, se concentrer et faire apparaître des images positives dans lesquelles on se voit communiquer avec des gens, communiquer, prendre la parole en réunion par exemple.

11. — Les exercices pratiques : Par exemple, chaque jour, aborder 6 inconnus dans la rue. Au début, la peur sera forte, surtout avec les femmes, mais la confiance viendra rapidement. Les exercices pratiques vont faire sortir le timide de sa zone de confort, cette zone où l’on se sent en sécurité, et qui pousse à ne rien faire.

12. — Découvrir le body Langage : l’expression corporelle est très importante dans la communication avec les autres, qu’elle soit volontaire ou non. Se tenir droit, les épaules droites, ne plus baisser la tête, regarder les autres dans les yeux… et bien d’autres aspects du body langage.

13. — Affirmer ses opinions : ne plus être d’accord avec tout le monde, dire ce que l’on pense et savoir dire non (à bon escient bien sûr).

14. — Prendre des cours de théâtre : c’est un très bon moyen pour apprendre à communiquer clairement et à s’extérioriser. Sûrement la méthode la plus efficace même.

15. — Apprenez à regarder autour de vous, vous trouverez certainement plus timide ou plus complexé que vous. N’hésitez pas à aller vers eux.
Petit à petit, étape par étape vous apprendrez à dépasser vos complexes, votre timidité et prendrez de l’assurance, mais rien ne peut se faire si vous ne faites pas le premier pas. Après tout que risquez-vous ? Pas de vous faire manger et dans le pire des cas souvenez-vous que le ridicule ne tue pas. Au moins, vous aurez eu l’intelligence d’essayer.

Claude Cotard copyright: © 2019

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