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La chenille

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Poésie vainqueur du 7e concours mondial annuel 2008 du 6e art (Pont-De-Labeaume).

Amour

Elle était là, dans l'ombre.
Je ne l'avais pas vu, pas de suite.
Avant elle, j’étais mort.
Comment en être conscient
quand on ne sait pas ?
Je la cherchais, sans la chercher.
Je l'espérais plutôt. Ou ne l'espérais plus.
Je dormais et je ne savais pas.
Omis mes rêves, mes passions.
Omis, pas oublié. Enfouis dans les ténèbres.
À combien de choses ai-je renoncé ?
Devenir un homme, faire son devoir, survivre.
Tel était ma motivation, si tel en est le nom.
J’étais mort et je ne le savais pas.
Puis comme la petite flamme d'une bougie qui  scintille
Dans la nuit, mes yeux se sont posés.
Posés sur elle.
Alors, le ciel s’ouvre.
Il a le bleu que j’avais dans la tête.
Sans jamais le discerner parmi les couleurs du  monde.
Il a la vivacité que j’avais oubliée.
L’esprit s'ouvre.
Pour la première fois, j’ai l’impression de sentir  la vie sur ma peau.
Le sang dans mes veines.
D’être vivant.
Son regard plongé dans le mien, et c’est un effluve  dans mes veines.
Son rire et c’est le goéland qui s’envole, m’emporte  avec lui.
Dans son cri.
Le visage balayé par l'embrun.
Mes doigts sur sa peau et c’est la vie qui pénètre  en moi.
Le miel et la myrrhe.
Ses mains sur moi, c’est comme un élixir mystérieux,  qui chauffe mon cœur.
Rafraîchis mes os, morts depuis trop longtemps.
Son parfum est le Manjushiri, l'encens des dieux.
L’enlacer dans mes bras contre moi, c’est comme  serrer la vie entre mes mains.
Douce et fragile, forte et légère.
La métamorphose se fait à son contact.
Je mue. La chenille se transforme.
Ce changement intérieur se voit à l'extérieur.
Qui me connaissait le constate.
Elle est un nouvel horizon.
Le premier. Mon horizon.
Avant ?
Avant j’étais mort et je ne le savais pas.
Et vers ces ténèbres, je me retournerais.
Elle est mon illumination. Elle est la vie. Ma vie.
Celui que j’étais est mort.
Elle a éveillé en moi une chenille.
Qui sait ce qu’elle deviendra. Ce qu’il adviendra de  cette chenille.
Mais la vie est entrée en moi, et par elle, la  lumière.
Cette vie porte un nom.
Mais je le garderai pour moi.

 

Copyright © officiel Claude Cotard 2016
  • 4 votes. Moyenne 3.5 sur 5.

Commentaires

  • Johanne

    1 Johanne Le 13/02/2009

    Cher Claude,
    Que ce poème est magnifique, bravo pour le prix que tu en as reçu.
    Je suis fière de toi et n'en espérais pas moins de toi car ta plume sait nous toucher et nous émouvoir.
    Je me suis reconnu dans ce poème, je veux dire que je l'ai vécu moi aussi.
    Je te comprends donc parfaitement et je partage ce que tu en écris...
    À plus...à très bientôt....
  • Johanna

    2 Johanna Le 18/12/2008

    Vrai que lorsqu'on rencontre... le véritable, le grand amour pour la première fois..on se sent dépourvu, ingénu...on ne sait trop comment s'y prendre...on ose ou on ose pas....et parfois on en a peur aussi lorsqu'au fond de soi on sent déjà la force, la profondeur et le merveilleux de cet amour qui frappe à la porte de notre coeur.....l'as-tu trouvé bel écrivain ou en rêves-tu encore?
  • Marie-Rose

    3 Marie-Rose Le 06/06/2008

    parcourue de frissons, ce texte me laisse sans voix ... belle émotion, merci
  • Petite Fée Véronique

    4 Petite Fée Véronique Le 10/03/2008

    BRAVO !!! TOUTES MES FELICITATIONS !!!

    Amitiés de Provence...
  • Petite Fée Véronique

    5 Petite Fée Véronique Le 23/02/2008

    Vraiment trop beau... je ne me lasse pas de le lire...

    Qui n'a jamais rêvé inspirer un tel texte...

    Bon week-end,
    Amitiés de Provence
  • Petite Fée Véronique

    6 Petite Fée Véronique Le 22/02/2008

    Lorsqu'une rencontre amène l'illumination... que la lumière pénètre tout à coup... que l'on découvre enfin, ce que l'on attendait depuis toujours...

    Sublime déclaration...

    Merci pour la bannière de Douceur automnale... je suis touchée...

    Amitiés de Provence

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